Le ciel est bleu à Paiporta, le soleil brille. Un soleil lumineux comme souvent dans la région de Valencia. Nous sommes en janvier et il flotte dans l'air une douceur lumineuse caractéristique de ce coin de l'Espagne.
Nous approchons de la ville et il semble tout à coup que quelque chose ne s'accorde pas avec la tiédeur de l'air. De part et d'autre de la route, les champs d'oliviers semblent avoir subi une attaque de sauterelles : les arbres sont courbés, les branches sont dénudées et il ne subsiste que quelques fruits à la peau terne. Puis, on voit des amoncellements de voitures qui témoignent d'un chaos très récent. Nous entrons dans la ville et dans les rues, c'est la désolation: portes provisoires avec de nombreuses traces de boue, logements en rez-de-chaussée aux fenêtres grandes ouvertes pour chasser l'humidité…
La ville est traversée par un ravin, un peu comme un oued, qui est à sec la plus part du temps. C'est ce cours d'eau qui a débordé dans la ville et qui l'a envahie d'une furie de boue, d'arbres arrachés et de voitures à la dérive. Le pont du métro aérien et le pont routier ont été emportés, les barrières sont tordues. L'eau est montée jusqu'à deux mètres dans les maisons et toute la ville a été prise dans une couche de boue. D'ailleurs, la boue est encore partout. On a du mal à imaginer que plus de deux mois se sont écoulés depuis la catastrophe.
Nous sommes reçus au bureau des dons qui s'est installé au 3ème étage de la bibliothèque municipale. Eva, la responsable, nous accueille et nous parle des besoins des habitants sinistrés. "Plus de vêtements, ils en ont eu beaucoup, mais de la vaisselle, des ustensiles de cuisine, de l'électroménager, des meubles. Eva nous remercie chaleureusement pour notre don et veut rester positive : "Nous nous en sortirons, nous le devons à tous ceux qui nous ont aidés." L'émotion est présente.
Lorsque nous ressortons, nous remarquons que la ville s'active, comme une fourmilière. Un pont routier provisoire a été mis en place. Le pont du métro est en voie de reconstruction. Les grues et les pelles mécaniques sont en mouvement. Des ouvriers nettoient, déblayent, réparent, remettent en place.
Nous pensons à ce que nous a dit Eva. Même si c'est long, ils s'en sortiront.
Il faut garder espoir….
Merci à tous ceux d'entre vous qui par votre don faites en sorte que cet espoir reste vivant et fort.
Pour l'Association Miguel de Cervantes,
Maïté BLASCO
Association Miguel de Cervantes
Maison de la Culture
25 Allée de l'Empereur
82000 Montauban
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